par angèle casanova

Je me demande..., par Euonimus Blue

vendredi 3 août 2012

Je me demande si c’est la succession des années qui me rend plus suffocante ou la pollution qui croit, en ville, et installe subrepticement une atmosphère étouffante.
En tous cas, cette année, devoir de silence… C’est qu’à Paris, et dans une large part de l’hexagone, il a fait froid au début de l’été. Il a fait si froid que nous, les gens du Sud, on ne pouvait même pas se plaindre tranquillement de cette chaleur abominable sans paraître ingrats devant l’univers entier.

L’été pointe à peine son nez, à l’horizon de la fin du mois, et déjà la main avide d’une chaleur ascendante qui nous saisit… Elle est sentiment, elle est substance.
Elle s’épanouit, exubérante, s’approprie tout l’espace, elle s’allonge la nuit sur les corps endormis, entre dans les poumons naïfs, les pores, manipule les glandes sudoripares…

Je commence déjà à m’allonger à même le sol, sur les tommettes de mon vieil appart Marseillais Haussmannien, pour regarder la télé. Je me colle sur les carrés de terre cuite, comme les chiens qui cherchent la fraîcheur du sol, avec leur respiration haletante et leurs filets de bave. Bientôt, je me réveillerai sur une literie trempée de sueur, sentirai la moiteur poisser mon corps nu, démanger mon crâne, graisser mes cheveux. Bientôt, je descendrai aussi du lit pendant la nuit, pour remettre mon corps à température… Et je mouillerai le bas des draps, pour soulager la plante de pieds brûlants.

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Je descends sur la Canebière. J’ai des courses à faire. Des affaires pour le petit, pour l’été. Je me dirige vers le cours Belsunce. Car ici, c’est pas très cher, et ça suffira pour courir au parc et aller à la plage. Je rentre dans un bazar, au passage.
Je suis happée par les bazars, ils ont un pouvoir mystérieux sur moi, m’attirent, me soudoient… J’entre, forcément, même si je ne sais pas pourquoi. Lui, il en a marre, il veut rentrer. Mais j’insiste. Je parcours les rayons, et tout à coup, un d’eux m’illumine, m’emplit. Des brumisateurs ! Sur une étagère, des brumisateurs métalliques bleu, mauve, argent et or sont alignés. J’en saisis un, victorieuse, et rentre vite l’essayer.

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Parfait ! Jets d’eaux légers, et ils sont rechargeables. Je repars, j’en achète quatre autres, pour les faire cadeau. (merci de ne pas rire… hum…)
Me voilà parée pour survivre à la substance volcanique. Voilà mon amant platonique, qui soufflera sa nuée fraîche sur mon corps chaud, qui me verra vivre mouillée…
Bientôt, tu viendras me rejoindre. Nous nous mêlerons et serons surpris de n’en n’avoir pas plus chaud… Pas d’effet exponentiel… Non… Et si c’était le cas, je t’ai de toute façon acheté un brumisateur, aussi, celui couleur argent.


Euonimus blue

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