code(s)
dimanche 6 mai 2012
« Pour éviter tout risque de collision, un croisement s’effectue en ralentissant et en serrant à droite. Le plus encombrant facilite le passage. Sauf, en agglomération, s’il s’agit d’un véhicule de transport en commun. Sauf s’il s’agit d’un véhicule d’intervention utilisant ses avertisseurs. »
Avoir le code, avoir le bon code, c’est important.
« Quelle que soit sa vitesse de progression, il faut garder une distance de sécurité de 2 secondes minimum par rapport au véhicule qui précède (rappel : chiffre des dizaines de la vitesse x 3 x 2). »
Elle n’a pas le code.
« Les accélérations brutales et les freinages inutiles, c’est-à-dire une conduite nerveuse, causent une hausse de la consommation de carburant de près de 40% . »
Elle se demande si un jour, elle y comprendra quelque chose. A tout ça. A cette géométrie du réel. Comment pourrait-il tenir tout entier dans ces figures obligées, normées ? Le monde qui l’entoure est un paysage réglé par une astuce mécanique.
Les autres semblent en comprendre le fonctionnement, en accepter les règles implicites, mais elle n’y parvient pas. Son horloge interne est-elle grippée, victime d’un quelconque défaut de fabrication ou d’une panne ?
Les autres dansent harmonieusement leur valse ordinaire. Elle les regarde avec envie. Elle voudrait tendre délicatement le pied, entrer dans la danse. Elle sait qu’au fond, le code, elle le connaît. Mais elle n’y peut rien, elle reste à côté, en dehors du cercle.
« Lorsqu’on est soi-même dépassé, on doit conserver son allure et serrer à droite. »
(citations extraites de Planète code : l’examen, c’est dans la poche, chez Planète permis, 2011)
