par angèle casanova

Quand écrire est dangereux. Lettre à Asli Erdogan, jeudi 29 décembre 2016, 15h30

vendredi 30 décembre 2016

Chère Asli,

Pour décider d’écrire, il faut parfois le temps d’une vie. Lorsqu’aucune contrainte extérieure ne s’exerce sur lui, l’écrivain ne le devient parfois que tardivement, quand il se sent à même de donner un ordre à ce chaos qui l’habite. C’est mon cas. Je n’ai pu mettre en réseau les choses, expliciter ces signaux obscurs qu’après avoir dompté mes peurs, mes doutes et cette course permanente qu’est la vie d’adulte.
Je suis libre d’écrire sans m’inquiéter des conséquences, sans douter de ma liberté pour demain, libre de me mettre en colère, de tempéter, de me révolter contre l’ordre établi, de me mettre à poil inopinément, de rire de tout.
Aussi, ces mots que j’écris, librement, au café, je vous les dédie, je vous les envoie, par-delà la mer. Qu’ils éclairent votre prison, qu’ils la fassent éclater et vous habillent de douceur, vous qui avez le courage d’écrire quand écrire est dangereux.
A bientôt, Asli. Quand votre prochain livre paraîtra, nous serons là, tous, pour célébrer votre liberté retrouvée et la joie d’écrire, de lire, de partager. Ensemble.
A bientôt.

Angèle

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