par angèle casanova

pierre et bois

mardi 4 décembre 2012

4 heures du matin. Je ne trouve plus le sommeil. J’ai chaud. Et ce sale goût de grasse matinée en bouche. J’ai tenu à m’endormir tous rideaux ouverts. Sur la 119e rue. Arbres, brownstones, porches, entresols. Calme. Aucun bruit en contrebas. Juste le ronron régulier venant de Malcolm X Blvd.
Je me réveille donc à pas d’heure. Je regarde la rue. Je me rendors. Je me réveille. Je regarde la rue. Je fixe mon regard sur les bordures larges des fenêtres. Toute l’épaisseur des murs est à l’intérieur. Et la bordure est en bois blond verni. Je me glisse hors du lit. Toutes lumières éteintes. Je me juche sur celle de droite, pieds nus repliés sous le corps. Des barreaux ouvragés et une moustiquaire protègent la partie coulissante de la fenêtre. J’appuie mon front sur la vitre.
Une loupiote rouge clignote dans une voiture blanche, sur le trottoir d’en face. Certains halls sont éclairés, d’autres non. Tout le monde dort. Sauf moi. Je jette un œil sur l’entrée de l’appartement, à l’entresol. Portail donnant sur la rue, volée de marches, courette, poubelles familiales. Je devine à ma droite la grille précédant la porte. J’imagine mon fils jouant dans ce carré exigu. Pour l’heure, il dort.
Je me réveille donc. Je n’ai plus sommeil. Je suis à New York. J’ai envie d’écrire. Le matin tarde à venir.

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