par angèle casanova

un corps en mouvement

vendredi 29 novembre 2013

Tendu. A l’extrême. Mon corps souffre. Se terre en lui-même. Je sors. Respire un bon coup. L’air froid de la nuit me brûle les poumons. Par grandes rasades, j’inspire. Je souffle. J’inspire. Je souffle. Mes seins montent. Descendent. Je marche de plus en plus vite. Hanches en avant. Le regard bas. Le sac massé sur l’épaule. Je respire. Je marche. Je sais que mon visage est dur comme un marteau. L’œil sec. Froid. Sauvage. Je marche. Toujours plus vite. Le sac rebondit sur mon flanc. Mon corps se déploie. Prends sa juste mesure. J’arrive à la voiture. Je lance mes affaires dans le coffre. En vrac. Je m’assois au volant. Béret vissé sur le crâne. Les phares s’allument. Je plonge dans le noir. La musique m’abasourdit. Et me libère. Run run run run shithead run. J’appuie mon dos sur le siège. Tourne la clé. Démarre. Je regarde par-dessus mon épaule et je déboîte. La musique me vrille les oreilles. Run run run run shithead run. Alors je cours. Le regard cruel. Prête à engloutir le monde. Je cours. Les bras souples sur le volant. Du bout des doigts, je le tourne. Femme. Homme. Un peu les deux. A la fois. Je joue. A l’assurance. A aller le plus vite possible. Dans les limites autorisées. Je prends plaisir à cela. Mon corps en mouvement. Qui se déploie. Prend sa juste mesure. Celle où je ne suis plus. Ni femme. Ni homme. Juste moi. Au volant. Dans la nuit. Roulant vite. Un peu. Juste ce qu’il faut. Pour que je me sente. Vivante.

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