par angèle casanova

des flammes sur le Père-Lachaise

lundi 18 février 2008

Le kitsch mortuaire, source inépuisable de rires étouffés. Les roses ou la croix, qui étouffe l'autre ? Joliesse des couleurs passées sur la dalle grise grenue. Contraste entre les allées géométriquement dessinées, et la fantaisie des sentiers qui courent entre les tombes, dessinant une géométrie du courbe. Le Père Lachaise m'apparaît dans toute sa diversité. Ses essences, ses fleurs coupées, son odeur d'humus. Sur une tombe, un petit massif fauve. Plonger au coeur de ses petits boutons orangés. Oublier qui il est. Ne plus voir que ses particules. Il dort. Et seule la pierre garde le souvenir du temps qui s'écoule. Au fil des saisons, des ans, des siècles, elle s'émousse. Mais, imperturbable, il continue de dormir. Rassurer les vivants. La mort est douce. Le cimetière se fait oriental. Thriller ! Thriller night ! Je lis difficilement ce qui est écrit sur cette stèle. Mais je savoure l'ourlet délicat de ces feuillages de métal. La mort, c'est déjà pas facile, alors si, en plus, on doit la passer dans une décharge... Des graines rouges attirent mon regard. Elle regarde Jésus, et sourit. Je préfère la regarder, elle. Le sol qui apparaît entre les tombes, reflet des arbres qui l'abritent. Ecosystèmes complexes, les dalles des tombes se font sol forestier... Imaginer les convois funèbres qui sont passés ici... Le retentissement des sabots, le cahot des carrioles. Puis le ronron discret des corbillards. La douleur sur les visages. Qui a du évoluer, avec le temps. De même qu'elle diffère du sud au nord de la France. La perpétuité, ça dure combien de temps ? Les vivants ont oublié leurs morts. Acuité d'un sentiment apparu dans l'interstice d'une vitre brisée. Le Père Lachaise, c'est aussi ça. Un cimetière ordinaire, abritant des gens ordinaires dans des tombes ordinaires. Ne pas l'oublier. Mais, tout de même, l'air de rien, chercher la tombe de Jim Morrison, toujours poursuivie, jamais dénichée. Objectif factice de voyage qui, bien évidemment, ne doit jamais être atteint, pour conserver tout son attrait. Une cathédrale, fine et translucide. Le soleil me la montre, mieux qu'en la pointant du doigt. Les lueurs de cette fin d'après-midi éclairent son faîte. Je l'imagine tombe de quelque aristocrate. Pour ne pas déflorer son secret, je prends garde à ne pas voir le nom de la famille qu'elle abrite. Respectez ce choix, amis virtuels, et n'allez pas cliquer sur cette image pour en savoir plus... Où que l'on regarde, l'horizon est hérissé de crêtes empierrées. Des tombes, qui s'étalent largement, par nappes successives, de plus en plus hautes. Pour l'heure, nous sommes au bas de la colline, et ne savons par quel chemin l'attaquer. Je n’entre jamais au Père Lachaise que par son entrée principale. Que par cet escalier, qui nous fait passer de la vie au trépas, de la vitesse à la lenteur, de la grisaille aux teintes subtiles… Mes pieds, en foulant ces marches, se font plus respectueux, plus curieux aussi de la texture du sol qu’ilsent foulent. Mes mains touchent les murs de pierre, tâtonnent à la recherche des clés de ce monde nouveau.


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Je n’entre jamais au Père Lachaise que par son entrée principale. Que par cet escalier, qui nous fait passer de la vie au trépas, de la vitesse à la lenteur, de la grisaille aux teintes subtiles… Mes pieds, en foulant ces marches, se font plus respectueux, plus curieux aussi de la texture du sol qu’ilsent foulent. Mes mains touchent les murs de pierre, tâtonnent à la recherche des clés de ce monde nouveau.
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Où que l’on regarde, l’horizon est hérissé de crêtes empierrées. Des tombes, qui s’étalent largement, par nappes successives, de plus en plus hautes. Pour l’heure, nous sommes au bas de la colline, et ne savons par quel chemin l’attaquer.
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Une cathédrale, fine et translucide. Le soleil me la montre, mieux qu’en la pointant du doigt. Les lueurs de cette fin d’après-midi éclairent son faîte. Je l’imagine tombe de quelque aristocrate. Pour ne pas déflorer son secret, je prends garde à ne pas voir le nom de la famille qu’elle abrite. Respectez ce choix, amis virtuels, et n’allez pas cliquer sur cette image pour en savoir plus...
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Le Père Lachaise, c’est aussi ça. Un cimetière ordinaire, abritant des gens ordinaires dans des tombes ordinaires. Ne pas l’oublier. Mais, tout de même, l’air de rien, chercher la tombe de Jim Morrison, toujours poursuivie, jamais dénichée. Objectif factice de voyage qui, bien évidemment, ne doit jamais être atteint, pour conserver tout son attrait.
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Les vivants ont oublié leurs morts. Acuité d’un sentiment apparu dans l’interstice d’une vitre brisée.
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Le kitsch mortuaire, source inépuisable de rires étouffés. Les roses ou la croix, qui étouffe l’autre ? Joliesse des couleurs passées sur la dalle grise grenue.
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Contraste entre les allées géométriquement dessinées, et la fantaisie des sentiers qui courent entre les tombes, dessinant une géométrie du courbe.
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Le Père Lachaise m’apparaît dans toute sa diversité. Ses essences, ses fleurs coupées, son odeur d’humus. Sur une tombe, un petit massif fauve. Plonger au coeur de ses petits boutons orangés. Oublier qui il est. Ne plus voir que ses particules.
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La perpétuité, ça dure combien de temps ?
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Imaginer les convois funèbres qui sont passés ici... Le retentissement des sabots, le cahot des carrioles. Puis le ronron discret des corbillards. La douleur sur les visages. Qui a du évoluer, avec le temps. De même qu’elle diffère du sud au nord de la France.
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Ecosystèmes complexes, les dalles des tombes se font sol forestier...
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Le sol qui apparaît entre les tombes, reflet des arbres qui l’abritent.
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Des graines rouges attirent mon regard.
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Elle regarde Jésus, et sourit. Je préfère la regarder, elle.
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Je lis difficilement ce qui est écrit sur cette stèle. Mais je savoure l’ourlet délicat de ces feuillages de métal.
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La mort, c’est déjà pas facile, alors si, en plus, on doit la passer dans une décharge...
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Le cimetière se fait oriental.
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Thriller ! Thriller night !
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Rassurer les vivants. La mort est douce.
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Il dort. Et seule la pierre garde le souvenir du temps qui s’écoule. Au fil des saisons, des ans, des siècles, elle s’émousse. Mais, imperturbable, il continue de dormir.
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