par angèle casanova

nervure

lundi 3 mars 2014

Menton contre poitrine
Je lis
Sans lever le nez
Jamais
A un moment
Pourtant
L’avion tremble
J’émerge
Tourne mon visage vers le hublot
Un court instant
Qui tressaille
Car revenant à mon livre j’ai hésité
Une impression fugitive
M’a retenue
Une ville
En contrebas
Dérange mes habitudes
Je l’observe
Sourcil en coin
Je me concentre
Mais trop tard
Elle a déjà disparu de mon champ de vision
Reste juste
Un sentiment d’étrangeté
Car cette ville a la forme
D’une feuille
Dont les nervures seraient
Les rues
Rectilignes
Sans aspérités
Maisons alignées à intervalles
Réguliers
Sans surprise
Sans rien qui amuse l’œil
Juste des maisons alignées
Qui donnent une paroi solide à ces rues
Où rien ne circule
Ni sève ni sang
Rien
Le vide d’une petite ville de banlieue
Qui aurait la forme d’une feuille
Parfaite
Une ville dépaysante
Pour qui ne connaît qu’amas désaccordés
Agrégats anarchiques
Superbes jeux de hasard sans queue ni tête.
Alors à la réflexion
Je reconnais cette ville
Pour ce qu’elle est
La trace
L’empreinte
D’une autre manière de penser
Car sans m’en rendre compte
J’ai traversé la Manche
Je suis ailleurs.

Poème offert à la Bibliothèque Municipale de Belfort pour le troc numérique de poèmes organisé dans le cadre du Printemps des poètes 2014.

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