La fenêtre est grande ouverte. Il fait bon. Le soleil inonde la rue et se réverbère en petits pinceaux lumineux sur les murs blancs de la pièce. Une porte s’ouvre. Un homme entre. Il marche. Lentement. En regardant fixement devant lui.
mythes
Pour mes 7 ans, l’usine de mon père eut la bonne idée - les usines en ont souvent, on se demande bien pourquoi - de m’offrir via le Père Noël, un superbe Larousse de mythologie qui, couvert de plastique aux bons soins de ma mère, tint le cap de mon enfance, malgré mes consultations dominicales obsessionnelles. Il tint le cap. Et les mythes s’ancrèrent profondément en moi. Les images qui y étaient associées également. L’enfer selon Goya. Prométhée dévoré à flanc de montagne, Cronos dévorant ses enfants, la sombre Médée, l’effroi de Méduse décapitée.
Devenue adulte, j’ai commencé à écrire le sang. La mort. Les pulsions.
Alors, tout naturellement, un jour, les mythes se sont mis à couler sous mes doigts. Fluides. Toujours déjà présents. Là. Dans mon esprit. Intemporels, ils surgissent dans un environnement contemporain. Ou pas. Suivant l’envie. Je me laisse guider. Par ces histoires primordiales. Par leur simplicité tragique.
En cours de route, Olivier Savignat m’a rejoint sur ce projet. Nous écrivons désormais de concert. Certains mythes nous rapprochent. D’autres nous éloignent. Nous écrivons comme on joue à la marelle. Un caillou lancé d’un côté ou de l’autre dévie notre course. Mais nous nous retrouverons au ciel. A la fin.
mythes selon Angèle Casanova
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25 octobre 2013
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mythes selon Olivier Savignat
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réduite à semer
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Je scelle les paupières
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Seul au fonds des bois
j’ai vu celle dont l’image
me dévore encore -
Polyphème, par Olivier Savignat,
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30 juin 2014
Personne ne vit
plus que moi
la douleur de la nuit