je sais bien qu’elle traverse le paysage
cette ligne
la route
Lorsque j’écris, je saisis, au vol, des bribes de réel. Amusantes. Etranges. Belles à voir ou à entendre. J’écris cela. Ces petites choses. Aussi, au fil du temps, ai-je développé une obsession pour l’écriture en voiture. En mouvement. La translation me permet d’accélérer ma démarche d’écriture. De trouver plus vite ces micro-événements. Ces structures qui accrochent ma sensibilité. De les trouver pour aussitôt les perdre. Et c’est précisément cette rapidité liée à cette fugacité qui déclenche l’envie d’écrire. De fixer. Ce qui se passe au moment même où je le perds. Ce double mouvement. De trouvaille. Et de perte. Me travaille. Insidieusement. Et me fait toujours revenir. A ma voiture. Et à ces textes fusées.
Ma série est illustrée de photographies prises un soir d’août 2014 sur l’autoroute, entre Lons-le-Saunier et Saint-Etienne.
Derniers textes publiés :
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ligne de partage (bis),
dans
la route,
le
25 janvier 2016
je sais bien qu’elle traverse le paysage cette ligne mais naïvement jusqu’alors je ne pouvais la concevoir que sur l’autoroute entre Belfort et Mulhouse là où je l’avais franchie pour la première fois aussi quand on me parla de cet autre panneau perché en haut du ballon d’Alsace je me rendis compte pleinement de sa réalité et de son mystère en dehors de toute indication elle (...)
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les territoires étranges,
dans
la route,
le
22 mars 2015
J'ai le plaisir de vous annoncer la publication de mon poème les territoires étranges dans la revue LE CAPITAL DES MOTS, 22 mars 2015 (article paru le 22 mars 2015).
J’ai le plaisir de vous annoncer la publication de mon poème les territoires étranges dans la revue LE CAPITAL DES MOTS, 22 mars 2015 (article paru le 22 mars 2015).
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le pont,
dans
la route,
le
11 novembre 2014
Vous trouverez ce texte là.
Un pont raye l’autoroute. Je m’approche de lui à vive allure. Il grandit dans le pare-brise. Je lève les yeux. Et les vois. Les vaches. Toute une file de vaches, qui se détache sur le ciel couchant. Gris ardoise orangé. Elles avancent. A la queue leu-leu. Lentement. Sur le pont.
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ME Mulhouse,
dans
la route,
le
19 juillet 2014
Une pente douce file sous le tapis de l’autoroute comme mangée par l’asphalte Je roule au ras de la prairie tout près Je lève les yeux l’herbe drue haute d’un beige cramé de soleil ondule au gré du vent En haut du promontoire un bâtiment industriel rompt l’harmonie résiste au vent Tôle gris bleu sale sur beige L’herbe ondule le bâtiment résiste cube altier il porte bien (...)
Une pente douce
file
sous
le tapis -
l’écran tremblote,
dans
la route,
le
5 mai 2014
Le bar est encore ouvert. Portes béantes sur la nuit. Lueur froide et feutrée. Celle des veilleuses que le barman a laissées après avoir éteint les plafonniers. De mon poste d’observation, au volant de ma voiture, je discerne les tabourets retournés sur le comptoir. Bien alignés. Le sol carrelé nu. Lessivé. Les fantômes des gars qui viennent y boire leur pression sont à peine (...)
Le bar est encore ouvert. Portes béantes sur la nuit. Lueur froide et feutrée. Celle des veilleuses que le barman a laissées après avoir éteint les plafonniers.
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j’te tourne autour,
dans
la route,
le
27 avril 2014
J’te tourne autour j’sais rien fair' d’autre j’te tourne autour je tourne je tourne robe légère pied en l’air je tourne Notre danse est joie espérance notre danse est sans début sans fin Elle change pourtant Au fur et à mesure nous dansons plus près toujours plus près l’un de l’autre Nœud coulant ou cœurs serrés comment savoir Etrange phénomène que cette danse qui me voit en ton (...)
J’te tourne autour
j’sais rien fair’ d’autre
j’te tourne autour -
manche à air,
dans
la route,
le
13 avril 2014
J’ai chaud. L’air est irrespirable dans l’habitacle. J’appuie sur le bouton d’ouverture des vitres. J’accélère. Le vent entre par rafales. Ma robe légère se gonfle. Palpite sous l’effet de l’air. Des mèches raides fouettent mon visage. Je regarde droit devant moi. Imperturbable. Mes cheveux s’affolent. Ma robe claque au vent. Comme une voile. Je deviens manche à air. J’indique le (...)
J’ai chaud. L’air est irrespirable dans l’habitacle. J’appuie sur le bouton d’ouverture des vitres. J’accélère.
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bande blanche,
dans
la route,
le
13 avril 2014
le soleil droit devant plomb fondu la route dans l’axe droit devant donc le soleil se couche comme le monde finirait éclats bombes nostalgie larvés qui se reflètent droit devant sur la chaussée sur la bande blanche qui sépare les voies bande blanche éclat aveuglant de fin du monde
le soleil
droit devant
plomb fondu -
ligne de partage,
dans
la route,
le
6 février 2014
l’autoroute défile je grignote le terrain je passe devant ce panneau ligne de partage des eaux zone frontière entre sud et nord comme si une tension existait en ce lieu un équilibre invisible instable peut-être une ligne où les mers si loin pourtant s’affrontent se combattent en leur propre absence seul ce panneau là sur l’autoroute entre Belfort et Mulhouse signale ça l’existence (...)
L’autoroute défile
Je grignote le terrain
Je passe devant ce panneau
Ligne de partage des eaux -
voyage au bout de ma nuit,
dans
la route,
le
8 décembre 2013
Je prends l’autoroute. Direction. Tout droit. J’appuie sur l’accélérateur. La vitesse me décolle le cerveau. L’aère. Le fait respirer. Mon champ d’action s’élargit. La nuit me tombe dessus comme une chappe de plomb. Ici. Elle est noire. Sans tache. Profonde. Aucune lueur rose à l’horizon. Mes seuls repères. Les phares des voitures. Les silhouettes grises des carrosseries. Droit devant. (...)
Je prends l’autoroute. Direction. Tout droit. J’appuie sur l’accélérateur. La vitesse me décolle le cerveau. L’aère. Le fait respirer. Mon champ d’action s’élargit. La nuit me tombe dessus comme une chappe de plomb. Ici. Elle est noire. Sans tache.
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