Je suis sourd. Je perds le monde. Alors je le cherche. Là où il se trouve. A son paroxysme. Pas spectacle, mais presque. Quitte à devenir sourd, autant se gorger de bruits. Tant que je peux. Dans la rue, la vie est distante, pressée, circulatoire à l’excès. Voitures, piétons, magasins. Flux sans respirations. Ou alors intimité jalouse. Portes fermées. Volets tirés. Commerçants barricadés au fond de leurs boutiques, derrière leurs comptoirs. Derrière leurs vitrines.
« bruit »
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on remballe, par Angèle Casanova,
dans
écrire avec Brigitte Célérier (décembre 2012),
le
7 décembre 2012
Pour lire mon texte, allez là
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on remballe,
dans
nouvelles,
le
7 décembre 2012
Je suis sourd. Je perds le monde. Alors je le cherche. Là où il se trouve. A son paroxysme. Pas spectacle, mais presque. Quitte à devenir sourd, autant se gorger de bruits. Tant que je peux. Dans la rue, la vie est distante, pressée, circulatoire à l’excès. Voitures, piétons, (...)
Je suis sourd. Je perds le monde. Alors je le cherche. Là où il se trouve. A son paroxysme. Pas spectacle, mais presque. Quitte à devenir sourd, autant se gorger de bruits.
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écho,
dans
le papier à musique,
le
18 février 2016
des sons approximatifs répétés et puis la mélodie s’élève / la salle est haute la musique enveloppante / au fond de mon transat j’entends un vagissement / derrière moi un bébé / sur mon flanc un autre son lui répond étranglé brusque et maladroit / un ours a crié là / la musique bat son (...)
des sons approximatifs répétés et puis la mélodie s’élève / la salle est haute la musique enveloppante / au fond de mon transat j’entends un vagissement / derrière moi un bébé / sur mon flanc un autre son lui répond étranglé brusque et maladroit /
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pierre et bois,
dans
NY, Harlem, 119th Street,
le
4 décembre 2012
4 heures du matin. Je ne trouve plus le sommeil. J’ai chaud. Et ce sale goût de grasse matinée en bouche. J’ai tenu à m’endormir tous rideaux ouverts. Sur la 119e rue. Arbres, brownstones, porches, entresols. Calme. Aucun bruit en contrebas. Juste le ronron régulier venant de (...)
4 heures du matin. Je ne trouve plus le sommeil. J’ai chaud. Et ce sale goût de grasse matinée en bouche. J’ai tenu à m’endormir tous rideaux ouverts. Sur la 119e rue. Arbres, brownstones, porches, entresols. Calme. Aucun bruit en contrebas.
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répétition 2,
dans
répétition,
le
27 septembre 2013
Allongée sur mon lit, dos au mur, jambes pliées, je lis mon texte sur une feuille volante qui tremble légèrement sous mes doigts. Ma tête est aussi proche que possible du papier. Ma voix s'y réverbère. Hypnotisée, je plonge dans le texte, je me bats avec lui. Je froisse (...)
Allongée sur mon lit, dos au mur, jambes pliées, je lis mon texte sur une feuille volante qui tremble légèrement sous mes doigts. Ma tête est aussi proche que possible du papier. Ma voix s’y réverbère. Hypnotisée, je plonge dans le texte, je me bats avec lui.
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Vous mourrez demain, par Eric Schulthess,
dans
écrire avec Eric Schulthess (octobre 2014),
le
3 octobre 2014
Assis sur l’un des bancs de la salle d’attente aux murs blancs, Félix savait mais il n’y croyait pas. Vous mourrez après-demain, lui avait glissé à l’oreille l'autre jour la dame croisée au bout du quai où il venait traîner tous les après-midi face aux grands hangars désertés. Rien. (...)
Assis sur l’un des bancs de la salle d’attente aux murs blancs, Félix savait mais il n’y croyait pas.
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concert clinquant,
dans
poèmes,
le
4 mai 2014
près la rue quand même que point n’avais vue avant toi alors qu’elle est au bout de la mienne de rue près la rue quand même donc nous passons rangée de gambettes désaccordées cabas sous le bras je regarde mes pieds le vent siffle j’ai froid j’entends un claquement régulier choral (...)
près la rue quand même
que point n’avais vu
avant toi -
ME Mulhouse,
dans
la vie des vaches,
le
19 juillet 2014
Pour lire ce texte, allez là
Une pente douce
file
sous
le tapis
de l’autoroute
comme mangée
par l’asphalte -
je me demande,
dans
poèmes,
le
10 mars 2014
Quand mes mots surgissent de nulle part quand ils sont plus intelligents que moi je me demande je me demande qu’en faire de ces mots vivre d’eux seulement m’en contenter oublier que je suis vide au fond qu’il n’y a rien d’autre que la structure en moi qu’à l’intérieur c’est (...)
Quand mes mots
surgissent
de nulle part -
guidé par le caillou,
dans
écrire avec / pour mon fils,
le
1er juillet 2014
Il prend le caillou en main. Le soupèse. Il est gros. Un peu moins qu’une pierre. Un peu plus qu’un caillou ordinaire. Un gros caillou. Irrégulier. Gris. Qui épouse agréablement la paume de sa main. Il le pose par terre. Et propose de jouer au foot. A tour de rôle, les trois (...)
Il prend le caillou en main. Le soupèse. Il est gros. Un peu moins qu’une pierre. Un peu plus qu’un caillou ordinaire. Un gros caillou. Irrégulier. Gris. Qui épouse agréablement la paume de sa main. Il le pose par terre. Et propose de jouer au foot.
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