lycantrope
dimanche 25 mai 2008
Je suis un loup.
Un loup-garou, plus précisément.
Bon, un loup-garou un peu spécial. Mais les mythes sont des mythes, et moi, je suis bien réelle.
Donc, je suis un loup.
De temps en temps.
Ponctuellement.
Ma pleine lune à moi, c’est la sensation sourde d’une menace...
Parfois, je quitte ma condition humaine, et je deviens un loup.
Un loup féroce.
Sans scrupules.
Je cherche la gorge, sans hésiter.
Mes dents connaissent le chemin.
Le changement est fulgurant.
Et voilà, soudain, je suis un loup.
Une seconde avant, j’étais une amie, une amante, une sœur, une fille.
L’instant d’après, je suis une bête fauve.
Alors, je me débats. Je cris, je fulmine. Je souffre aussi.
En vain, sans espoir ni issue possible.
Mais les murs m’appellent. Parce que je ne suis pas qu’un loup. Mon humanité sous-jacente subsiste, et appelle à l’aide. Alors, je heurte les murs, je cherche les trottoirs pour me jeter sous les roues.
Et puis je pleure.
Et puis je me réveille.
La lycantropie a un goût amer. J’ai la tête lourde, et je ne me remets de ma crise que le lendemain. Le sommeil et ses rêves doivent me laver de mes écarts à l’humanité.