ME Mulhouse
samedi 19 juillet 2014
Une pente douce
file
sous
le tapis
de l’autoroute
comme mangée
par l’asphalte
Je roule
au ras de la prairie
tout près
Je lève les yeux
l’herbe
drue
haute
d’un beige
cramé de soleil
ondule
au gré du vent
En haut du
promontoire
un bâtiment
industriel
rompt l’harmonie
résiste au vent
Tôle
gris bleu sale
sur beige
L’herbe ondule
le bâtiment résiste
cube altier
il porte
bien haut
son nom
ME Mulhouse
Alors je le regarde
malicieusement
du coin de l’œil
Lorsqu’il croit
que je ne le vois plus
le bâtiment
s’ébroue
fait coulisser
ses jointures
métalliques
une tête apparaît
des membres
gourds
s’étirent lentement
une queue
de ferraille
torture l’atmosphère
des babines
pointent en avant
se tendent
vers le soleil
arrachent
doucement
l’herbe
et la broutent
l’animal se tourne
vers moi
et dans un vacarme
épouvantable
de fin du monde
lance un retentissant
MEUH
Je ris
aux éclats
et passe
mon chemin