par angèle casanova

mythes

Pour mes 7 ans, l’usine de mon père eut la bonne idée - les usines en ont souvent, on se demande bien pourquoi - de m’offrir via le Père Noël, un superbe Larousse de mythologie qui, couvert de plastique aux bons soins de ma mère, tint le cap de mon enfance, malgré mes consultations dominicales obsessionnelles. Il tint le cap. Et les mythes s’ancrèrent profondément en moi. Les images qui y étaient associées également. L’enfer selon Goya. Prométhée dévoré à flanc de montagne, Cronos dévorant ses enfants, la sombre Médée, l’effroi de Méduse décapitée.

Devenue adulte, j’ai commencé à écrire le sang. La mort. Les pulsions.

Alors, tout naturellement, un jour, les mythes se sont mis à couler sous mes doigts. Fluides. Toujours déjà présents. Là. Dans mon esprit. Intemporels, ils surgissent dans un environnement contemporain. Ou pas. Suivant l’envie. Je me laisse guider. Par ces histoires primordiales. Par leur simplicité tragique.

En cours de route, Olivier Savignat m’a rejoint sur ce projet. Nous écrivons désormais de concert. Certains mythes nous rapprochent. D’autres nous éloignent. Nous écrivons comme on joue à la marelle. Un caillou lancé d’un côté ou de l’autre dévie notre course. Mais nous nous retrouverons au ciel. A la fin.

mythes selon Angèle Casanova

Derniers textes publiés :

  • nessos, par Angèle Casanova , dans mythes selon Angèle Casanova, le 6 juillet 2014

    Ma voisine, je l’ai dans la peau. C’est pratique, elle habite à côté. Cela m’évite les rêves trop chers. Inaccessibles. Alors, ma voisine, j’y pense le jour, la nuit. Quand je la croise au Super U, poussant timidement son chariot, j’en deviens fou.

  • daphné, par Angèle Casanova, dans mythes selon Angèle Casanova, le 29 octobre 2013

    Le paysage danse devant ses yeux. A un rythme saccadé, fou. Une branche lui fouette le visage. Son arcade sourcilière éclate. Un jet de sang coule le long de sa paupière. Elle ne s’arrête pas. Continue de courir. A perdre haleine. Au hasard.

  • antigone, par Angèle Casanova , dans mythes selon Angèle Casanova, le 28 octobre 2013

    Mon père, c’est un roc. Grand, beau, sûr de lui. Il s’occupe de notre ville et ce travail, il le fait bien. Et puis la peste arrive. Sans crier gare. Un jour, tout le monde vaque à ses occupations. Le lendemain, les rues sont désertes, la ville abandonnée.

  • ariane, par Angèle Casanova, dans mythes selon Angèle Casanova, le 27 octobre 2013

    La voiture démarre et quitte le parking. Elle la suit des yeux, bras ballants. L’aire d’autoroute est déserte. Il est tard. Au bout d’un temps indéterminé, elle tressaille et regarde autour d’elle.

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mythes selon Olivier Savignat

Derniers textes publiés :

  • Daphné, par Olivier Savignat, dans mythes selon Olivier Savignat, le 7 juillet 2014

    Faute de récolter
    les lauriers de la gloire
    je rejoins l’immortelle nature

  • Dédale, par Olivier Savignat, dans mythes selon Olivier Savignat, le 7 juillet 2014

    Prisonnier de ma propre enceinte
    j’élabore en secret
    l’impossible évasion

  • Pandore, par Olivier Savignat, dans mythes selon Olivier Savignat, le 6 juillet 2014

    Bravant l’interdit
    j’ai libéré le fleuve
    aux mille désastres

  • Typhon, par Olivier Savignat, dans mythes selon Olivier Savignat, le 5 juillet 2014

    D’avoir voulu détrôner
    le maître des cieux
    je rugis sous le volcan

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