par angèle casanova

présente absence

dimanche 13 avril 2014

Mes mains encadrent posément le livre. Un pouce sur chaque page. Je suis assise face au mur. Sous la fenêtre. Un café devant moi. Le soleil. Agressif. Inonde mon visage. Il fume dehors. Je l’attends. Au soleil. En lisant Silvia Baron Supervielle qui chante. Mystique. L’amour de sa mère. Au cœur de l’absence. Par-delà la mort. L’amour d’une mère inconnaissable. Morte avant que d’avoir été connue. Dont la seule trace accessible à Silvia. La seule qui lui reste. Est une série de six photos. Six. Je lis ses mots. Sa foi teintée de douleur sans fond. Foi malgré tout. En la présente absence de la disparue. Consolatrice. Au soir de sa vie. Je lis sa lettre 93. Au soleil. Ses mots me ramènent aux miens. A ma mère. A sa mort. A ce qu’elle signifie. A ce qu’elle a changé pour moi.

A ce moment précis. La radio joue le riff d’ouverture de The man who sold the world. L’émotion me submerge. Je ferme les yeux. En proie à un vertige intense. Je serre les mots de Silvia contre ma poitrine. Le temps de deux respirations calmes et sereines. J’ouvre le livre de nouveau. Reprend ma lecture. Porte mon café à mes lèvres.

J’entends son pas léger. Je me retourne. Il est là. Il s’assoit près de moi. Je le regarde. Je lui souris.

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