par angèle casanova

cronos, par Angèle Casanova

mercredi 19 novembre 2014

L’homme est immense. Son ombre envahit la pièce comme une marée noire. Il s’approche du berceau. La mère tente de l’en empêcher. De faire barrage de son corps. Le repousse. Du mieux qu’elle peut. Échevelée. La poitrine à nu. Elle vient de donner le sein. Une odeur de lait flotte dans la chambre. Il s’approche. La gifle d’un revers de la main. Sans un bruit. Sans un mot. Un simple han ponctue son mouvement. Lent. Sûr de lui. De ce qu’il veut. Il attrape le bébé par le bras. Le soulève. Et le traîne derrière lui. Le petit hurle. Il lui cogne la tête contre le montant du lit et quitte la chambre. Insensible aux cris de la mère. Le bras pend mollement dans sa main. Il imprime une torsion à l’os. Improvise un petit moulinet guilleret. Chantonne pour lui-même. Et s’en retourne dans sa tanière. Celui-là, il le cuisinera en bœuf bourguignon.

< >

Forum

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.