traverser Belleville, par Angèle Casanova
vendredi 7 septembre 2012
====================================================================
le pourquoi du comment
J’ai lu « Vampires » de Thierry Jonquet
J’ai lu « La fée carabine » de Daniel Pennac
J’ai lu « Jours tranquilles à Belleville » re de Jonquet
Et j’ai voulu en savoir plus.
Je suis venue
J’ai déjeuné à la Vielleuse
Une omelette, s’il vous plaît
Z’êtes pas dingue ?
Un plat du jour, vous v’nez au restau, vous dégustez, non mais !
Repue,
J’ai pris la rue de Belleville
J’ai vu un autre café
J’ai tourné la tête pour mieux le voir
Et j’ai lu son nom : aux folie’s
Et puis
J’ai vu la rue Dénoyez
Et puis
J’ai décidé d’aller voir Belleville de plus près.
====================================================================
Willy Ronis guide mes pas. Ce livre, je l’ai emprunté à la bibliothèque Couronnes. Petit, mince, un rien fané. Il tient dans une main. Idéal pour la promenade.
La traversée de Belleville.
Entrer dans les pas de Ronis, donc. Qui a arpenté Belleville en tous sens, dès 1947. Suivre l’itinéraire proposé dans le catalogue de l’exposition au Bar Floréal. Deux époques, deux séries de photographies : années 90, années 50.
Un panoramique du trajet, qui court d’une page à l’autre. Années 90.
Une photographie en regard, sur chaque double page. Années 50.
Un chemin à rebours. Je tourne, retourne le livre. Les photographies, tête-bêche, tracent une route sur la page, comme un paysage de carton qu’un poing rageur aurait écrasé sur une surface de papier.
Alors, Ronis cherche. Compare. Les clichés d’avant, les clichés de son maintenant qui n’est plus notre maintenant à nous, mais déjà vingt ans en arrière, comme disent les vieux. Il ne retrouve rien. Du Belleville d’avant. Avant ce qu’ils appellent la rénovation. Table rase ouais. Rien. Il désespère. Alors il cherche, furète dans Belleville qui devient une image de sa mémoire. Il cherche en Belleville comme il chercherait dans ses souvenirs. Des bribes du quartier, qui seraient comme des bribes de lui-même.
Je me laisse prendre à ça. Ce jeu. Qui n’en est pas un. Limite désespéré, le Ronis. Où est passé Belleville ? Où est passée sa jeunesse, en somme ?
Alors, je me décide. J’y vais. Voir si ce Belleville existe toujours dans les interstices, quelque part, récolter des traces comme autant d’indices d’une survivance du passé. Peut-être trouver autre chose, et le dire. Sauver Ronis de la mort. Même si déjà mort et enterré. Et avec lui, tous les autres. Les disparus, les regrettés. Qui sont peut-être encore là, perdus en banlieue ou je ne sais où, tout près du ciel, dans une de ces tours. Et qui attendent. Et qui espèrent. Quelque chose. Le retour. Belleville.
====================================================================
J’examine le livre. Le métro m’amène tout doucement sur les lieux de mon enquête. Par quel côté commencer ? Rejoindre la rue du Transvaal en traversant le parc, ou passer par la rue des Couronnes ? La rue des Couronnes. Puis aller jusqu’à la mairie du XXe, revenir en haut du parc et redescendre.
Mais avant tout, retourner Rue Dénoyez. Là où tout a commencé.
====================================================================
« DENOYER (rue) **
XXe Arrondissement. Commence 3 r. Ramponeau ; finit 8 r. de Belleville. Longueur 156 m ; largeur 7 m. Ancienne voie de la commune de Belleville.
Cette rue, indiquée en 1812, a reçu en 1837, le nom de la taverne installée au n°8 de la rue de Belleville (cf. cette rue). »
(In : Jacques HILLAIRET. Dictionnaire historique des rues de Paris. Paris : Minuit, 1963, p. 425)
====================================================================
« Desnoyez ! Quel Parisien n’a pas entendu parler de Desnoyez ? qui n’a voulu voir ce vaste restaurant les jours où la foule s’y transporte ? quel coup d’œil curieux ! quels tableaux ! quels contrastes ! Sur une table est couché un homme auquel l’ivresse a ôté l’usage de tous ses sens ; à côté de lui deux autres entonnent sa chanson de mort, célèbrent sa défaite, et se réjouissent de leur victoire ; plus loin un militaire buvant avec une cuisinière ; un menuisier faisant sa déclaration à une blanchisseuse : chaque table, chaque coin de salle vous offre un spectacle nouveau. Bientôt le signal est donné, l’archet a retenti, les danseurs se rendent auprès de leurs dames ; on se parle, on se heurte, on se donne des rendez-vous. L’ouvrier est jaloux, le sapeur est fier de sa taille, le voltigeur de sa danse légère : que de maris, que d’amants trompés ! La danse est terminée, on se serre la main, on boit, on danse encore, on s’enivre, on ne peut plus marcher, on se laisse enfin tomber sur une table, on dort. »
(In : Promenade à tous les bals publics de Paris, barrières et guinguettes de cette capitale, ou revue historique et descriptive de ces lieux par M. R***, habitué de toutes les sociétés dansantes de Paris et des barrières. Paris : Terry jeune, 1830 – cité par : Hervé Manéglier. Vie et histoire du XXe arrondissement (…), p. 23)
====================================================================
interlude viaire
Dénoyez ou Desnoyers
L’ambiguïté demeure
C’qui est sûr
C’est qu’cette ptite rue de rien
Près la rue Ramponeau
C’était le cœur d’la Haute-Tourtille
Et puis, plus tard du Bas-Belleville.
Mais en haut comme en bas
L’ivresse en bandouillère
La révolte au poing
Les tunnels, ils savaient y faire, foin de l’octroi
La Commune, elle est morte là
La résistance y a lancé ses tracts aux portes des cinémas.
Sur les murs, maintenant
Le street art danse sa folle farandole
La Bellevilleuse, elle veille au grain, foin d’rénovation
Belleville y reste populaire
Malgré la gentifrication.
====================================================================
Parce que oui. Finalement, ce ne sont pas tant mes lectures qui m’ont incitées à mener cette enquête que la vision de cette rue. Juillet. Temps maussade. Je sors de la Vielleuse. Lorsque je l’avise, au coin du bar Aux folies, j’en reste coite. Des immeubles bas. Des pavés. Personne. Murs noircis. Enfin, le noir, on le discerne en hauteur, dans les étages. Parce que le rez-de-chaussée, bariolé, est couvert de graffs, de collages, de graffitis et scarifications divers. Une galerie à l’air libre. Personne. Je m’engage. Je regarde. Je ne sais même pas où regarder, d’ailleurs. Le plus étrange, dans cette affaire, c’est que je sens Belleville. Derrière. Les portes sont closes. Belleville est là. Encore. N’a pas disparu. Une impression étrange, étonnement face aux délires artistiques, vague sentiment d’inquiétude, curiosité sans nom. Je marche doucement, je tourne à gauche, rue Ramponeau. Inquiétude, oui. Quelque chose flotte dans l’air. Je prends mon air le plus dégagé, et je pars au hasard dans les rues de Belleville. Juillet donc. Puis le temps fait son œuvre. Je pense à cette rue, à cette errance. Envie de creuser dans cette matière. De trouver peut-être un fossile, peut-être de beaux cailloux.
Donc, fin août. Me revoilà. Sortant du métro, je prends la rue de Belleville et, dépassant la Vielleuse, m’arrête Aux folies. Personne à l’intérieur. Tous les zozos en terrasse. Qu’ils se la gardent. J’entre et m’assois face au comptoir. Il a été rénové, ce café. Très joliment. Mais bon, ça sent son piège. Le comptoir est incrusté de rectangles découpés dans des cartes scolaires anciennes. Du plus bel effet. Patinés au vernis, ils sont encadrés de bois foncé, contrastant agréablement avec l’essence claire de la façade du zinc. Je m’amuse à noter les zones représentées sur les cartes : Rif – Atlas, Bretagne - Normandie – Paris, Casablanca – Oran, Chine – Japon, Océan indien, Alger – Tunis, URSS, Côte d’Azur. Au ras du plafond, des néons, suivant l’arrondi des moulures, indiquent en lettres cursives « toilette telephone ». Et « aux folies » entouré d’une frise bouclée. Carrelages concassés. Tables décorées aux pochoirs. Murs ornés d’affiches de music-hall froissées/encollées.
Je bois mon café. Regarde pensivement ce spectacle. Puis, sans plus regarder derrière moi, je tourne rue Dénoyez. Du soleil, cette fois-ci. Quelques promeneurs. Prennent les fresques en photo.
Un graffeur. Il traverse la chaussée, secoue sa bombe, jauge son travail. Je suis son regard, timidement, reporte les yeux sur lui. Il me sourit. Lumineusement. Je plisse le coin des lèvres, ne marche plus droit, et poursuit discrètement mon chemin.
Un peu plus loin, une console sur le trottoir, quelques livres, revues, jetés là. Dessus, une feuille A4, avec écrit : « à donner ». Un gamin feuillette une revue en dansant, tout près.
Dans la rue, des cafés-restaurants pleins à craquer. Pourtant, le silence. La vie quotidienne. Une femme passe avec son cabas de courses. J’entends des voix se mêler, venant des fenêtres des deux côtés de la rue.
Je rejoins la rue des Couronnes, et entre dans les pas de Willy Ronis.
====================================================================
Rue des Couronnes. Au 43, le Bar Floréal. Quand on passe devant, le lieu donne une impression d’abandon, de repli sur soi. Quand on songe que jusqu’aux années 70, il s’agissait d’une plaque tournante de la vie du quartier... Les familles venaient y prendre l’apéritif lors des repas dominicaux. Les ouvriers y déjeunaient le midi. La patronne réchauffait leurs plats pour rien, vingt centimes. Aujourd’hui, une façade grise, amputée, en partie aveugle. Mais une galerie photo qui propose de belles expositions.
D’une trouée entre les deux immeubles (le 66 et le 78) s’élève un préau protégeant un terrain de basket. Derrière ses piliers, l’église se dessine. Incongrûment, cela me rappelle ma découverte d’Athènes à travers les colonnes du Parthénon. Superposition des architectures, des styles, sans ordre, sans logique. Ni queue ni tête des villes. Pas si incongru, en fait.
====================================================================
Rue de la Mare. Au bout de mon champ de vision, la passerelle de la Petite Ceinture. Mène-t-elle quelque part ? Je ne vois rien de ce point de vue. Elle s’enfonce dans quelques arbres, au détour d’une barre qui la surplombe.
Le pont a la forme d’une virgule, qui serait là juste pour la respiration, sans nécessité syntaxique. Protégé par de hautes grilles grises, il traverse une voie qui n’a plus d’utilité, engoncée dans les constructions qui ont poussé sur son flanc au fil des années, mais qui reste là, faisant la nique aux partisans du changement pour le changement. Elle leur oppose son existence muette.
Je m’assois à l’apogée du pont. Collée à la grille, du côté du parc de Belleville. A l’entrée du tunnel, des cahutes. Des arbres. Le vent s’engouffre. Une barre de 13 étages, j’ai compté. Son ombre porte sur la voie. Plutôt bien entretenue, la voie. Les cailloux sont en ordre. Les abords herbeux. Et puis je regarde mieux. Des déchets, épars. Un tabouret en plastique orange simili seventies. De l’autre côté, des immeubles récents, mieux intégrés dans le paysage, s’étagent harmonieusement, et encadrent un nid de verdure.
Une vieille dame monte l’escalier, péniblement. Elle s’arrête, me regarde. Un peu étonnée, presque ennuyée. Elle s’approche, hésite, et me parle. Me qu’elle est née dans le XXe et aime venir ici, se rappeler comment c’était avant. Je lui explique ma démarche. Je lui montre les livres que je trimballe dans mon sac. Souriante, elle me souhaite une bonne découverte.
Je reste assise un moment. J’écris. Il y a peu de passage. J’entends quelqu’un ranger sa vaisselle dans un appartement. Le bruit des voitures me parvient, étouffé, de la rue Henri Chevreau, et plus loin encore, de celle des Couronnes.
====================================================================
Place Maurice Chevalier. Une immense volée de marches, et très loin au-dessus de moi, l’église Notre-Dame de la Croix. La hauteur impressionne. Rien de plus. Des fillettes jouent à la course sur un des paliers, avec leurs trottinettes. Elles les lancent à toute berzingue, et s’écrasent en se marrant sur le parapet de pierre, de chaque côté du palier. Flipper rigolard.
Un homme est assis au coin de la porte de l’église. Pas un mendiant. Il me regarde avec curiosité. Peut-être le père des fillettes. Peut-être un simple rêveur. En tous cas, du coin. Il prend l’air.
====================================================================
Rue de Ménilmontant. Presque en face de la rue Julien Lacroix, au 38, un magasin Dia. Sûrement un ancien cinéma. Nemo a laissé sa marque ici. Un funambule à bicyclette traverse la façade sous une pluie multicolore de ballons, parapluie, cerf-volant.
====================================================================
Rue des Amandiers. Elle démarre sans crier gare, au coin d’une tourelle tarabiscotée, œuvre d’un architecte voulant jouer dans l’asymétrique. Tout a été rasé. L’ancienne voie commerçante s’est muée en coulisses de la rue de Ménilmontant. Les immeubles de trois ou quatre étages s’y alignent le long de la chaussée. De loin en loin, des allées, des jardins. Les bruits de la vie quotidienne se réverbèrent d’un mur à l’autre. Pleurs d’enfants, odeurs de cuisine.
====================================================================
Rue des Partants. La côte est rude. 7 %. L’eau coule, impétueuse, le long des pavés. Une arrivée d’eau a lâché. Fraîcheur, forte brise en haut de la côte. Je reconnais le paysage, en contrebas. On approche de Gambetta, ça se sent, l’ambiance a changé.
====================================================================
Rue Laurence Savart. Des pavés, des terrasses, des jardins. Des courettes cachées derrières les portails métalliques hermétiquement clos. Un chat tigré m’accueille chaleureusement, demande des caresses. Des ronces happent mes cheveux au passage. En bas de la rue, un catalpas étend ses feuilles en cœur au-dessus de la chaussée, va embrasser les ramures d’un arbre d’essence indéterminée sur le trottoir d’en face.
====================================================================
Rue de Ménilmontant. La MIROITERIE. Nom écrit en éclats de verre. Façade pot pourri collé graffé. Surmontée par une tête de proue brune : une femme, poitrine nue, chevelure hérissée, empagnée, épée tendue. L’art à l’attaque. Deux jeunes femmes look artistes me suivent du regard. Je n’ose entrer, et passe tranquillement mon chemin.
====================================================================
Rue des Cascades. Un bistrot attire mon regard, au coin de la rue de Ménilmontant, en face de la Miroiterie. Un homme est assis sur le pas de la porte. Black. Regard perdu. Aller boire un café. C’est l’heure. Le café de l’Abri. Porte bien son nom, celui-là. Manque de pot, il est fermé, les chaises font le poirier à l’intérieur. La soif m’assaille. L’homme me suit du regard. Ces yeux. Bizarre.
====================================================================
Rue de la Mare. Je remarque une pièce de puzzle, peinte au pochoir sur un mur. Je me rends compte à ce moment-là que j’en ai vu plusieurs depuis le début de ma balade. Des pièces bleues. Pour quel puzzle ? Belleville, puzzle à rassembler ? Il est vrai que je cherche des pièces, pour voir si elles s’emboîtent. Ca m’va donc. Je continue.
====================================================================
Rue du Transvaal. De loin, je repère le Bar des amis. Face à la Villa Castel et au passage Plantin. Ouvert. Soif. Je boude la terrasse, comme d’habitude. J’entre. Un homme est accoudé au comptoir, de profil, contre le mur. Brun. Une jeune fille m’accueille. Je regarde, j’avise une banquette, table tirée contre le skaï. Je pousse la table, elle crisse. Lourde. Je la pousse encore un peu, tant pis, j’insiste en souriant, gêne en coin. Sourire. Je m’assois. Lâche mon sac. Me liquéfie sur place. Longue, cette marche. Je commande un panaché, elle connaît pas. Ca doit être la fille du patron. Le gars lui explique, mais je dis que c’est bon pour un café.
Je le bois, le dos tourné au comptoir. Sur le mur du fond, un portrait d’homme. Un bar algérien. Le drapeau. Enfin, je crois.
La patronne, finalement, c’est une patronne, sort d’un réduit en fond de salle. J’y vois rien, je discerne une table de salle à manger peut-être. Dieu. Elle n’habite pas là, quand même. Elle sourit. Parle avec l’homme accoudé. D’un client habitué, encore une fois parti sans payer. Elle en a marre. Veut bien être sympa, mais quand même. Change de sujet, elle doit lui parler, au mec, en arrière-boutique. Oups. Je gêne. Je descends aux toilettes, en laissant mon sac à main. Pas une erreur, je crois. Quand je reviens, sourires. J’engage la conversation. Pas évident, de tenir un café. Du coup, le gars me demande ce que je fais là. Je veux acheter ? J’éclate de rire. Pas riche à millions. Du coup, je lui dis. Lui montre le livre. Il le feuillette. Me parle de lui, ancien de Zingaro. Vit dans une caravane. Du mal à s’en sortir, en ce moment, tu comprends, intermittent. Mais ici, la solidarité, on s’débrouille, toujours quelqu’un pour t’aider. Nous discutons un peu, je sens la patronne, derrière, qui voudrait bien avoir sa fameuse discussion avec lui, alors, un pas de deux, un chassé, un sourire, la promesse de repasser dans le coin, et au revoir. Nos prénoms échangés. Lui, Ichem.
Je vais jusqu’au bord du parc. Pour la première fois. Je regarde le point de vue. A peine. Jamais aimé les points de vue, moi. Je vois, effectivement, l’église, et derrière elle, la Tour Eiffel. Ca, c’est fait. Au coin de la rue des Envierges, à cent mètres de mon café des amis, mais ô combien loin, un café à la mode. Tout l’indique. Terrasse bondée, déco à l’avenant. Bof. M’intéresse pas. Le coin est bien entretenu, ici. Ca sent son riche. Villa Faucheur.
Devant le café, un homme en bleu homme du désert est couché contre un arbre. Le pied en l’air, il attend le client. Devant lui, sur une table couverte d’une petite nappe rouge, des bijoux, des babioles, je ne sais. Une valise par terre.
====================================================================
Parc de Belleville. Sur le promontoire, un préau. Des enfants jouent de la musique. Un tapis, une tente, des chaises. Un jeune homme, une femme d’âge mûr les encadrent. Un triangle, un djembé sur lequel ils tapent avec des bâtons, des maracas. Tintamarre joyeux.
Je descends le grand escalier. Fraîcheur de sous-bois. La pergola, recouverte de plantes grimpantes, a formé au fil des années un tunnel de verdure. Des deux côtés, des pelouses remplies de monde. Mais l’escalier est désert. Ne pas déflorer le jardin. Juste l’effleurer, rester dans cet escalier. En descendant, j’ai l’impression de voir les rues fantômes. La rue Vilin, les immeubles avoisinants. Arrivée en bas, je sautille d’un pavé à l’autre, souris, flâne un brin. Hop, sur le trottoir. End of the story, suite au prochain épisode.