tous les jours, c’est lundi (variante)
jeudi 9 août 2012
Lundi. Le boulevard est calme. Rideaux de fer baissés. Piétons au pas rapide. Peu de bruits. Juste les voitures.
Monoprix tel un phare guidant la foule vers ses étals rassurants.
L’aumône se fait rare. Tous les lundi, le SDF qui fait le pied de grue à l’entrée du magasin me le dit. Avec un air navré, grave. Le marché, la veille, a comblé les besoins alimentaires. Aucune vieille à chien à l’horizon. Décidément, l’aumône se fait rare.
En ce moment, tous les jours, c’est lundi. Début août, dans un bel ensemble, les rideaux se sont baissés. Au compte goutte.
Et cette semaine, j’ai réalisé que tout le boulevard dormait. Comme un lundi. Cafés fermés. Affichettes légales sur les vitrines. Monoprix tel un phare. Le silence.
Prémisses de la rentrée, ruche affolée. Moment où le corps se concentre, bande ses muscles, avant de s’élancer.
Je passe, comme un fantôme. J’ose à peine respirer.
